• Le coup de chaleur, attention danger !

    Le coup de chaleur est une affection grave qui s'accompagne d'un taux de mortalité élevé.

    Qu'ils soient laissés dans un véhicule surchauffé ou soumis à des efforts violents par des températures extérieures élevées, les chiens sont particulièrement exposés à ce type d'accident.

     

    Conseils pratiques :

    - Ne laisser jamais un animal seul dans une voiture, même avec une fenêtre entrouverte.

    - Ne laisser jamais un chien attaché au soleil.

    - Pensez que le soleil tourne et que l'ombre se déplace.

    - L'été laissez toujours de l'eau fraîche à la portée du chien.

    - Ayez toujours dans le coffre un bidon d'eau pour abreuver ou mouiller l'animal.

    - Ne soumettez votre chien à un effort important par temps chaud qu'avec prudence.

    - N'hésitez jamais à le mouiller abondamment ou à le baigner avant et après l'effort.

    Il fait chaud, votre chien vient de fournir un effort musculaire important ou de séjourner dans une enceinte dont la température ambiante est très élevée. Il est très essoufflé (inconfort respiratoire), il titube, il ne réagit plus normalement à vos sollicitations :

    refroidissez-le le plus vite possible par tous les moyens (douche, bain, glaçons), conduisez-le ensuite rapidement chez le vétérinaire si son état ne se normalise pas très rapidement.

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    Chacun sait que le chien n'a pas la possibilité comme l'homme de se refroidir par la sudation puisqu'il ne possède de glandes sudipares qu'entre les doigts. Le peu de sueur que produisent ces quelques glandes n'est d'aucune utilité pour abaisser la température corporelle. Seul reste le halètement qui, par élimination de vapeur d'eau, permet de réguler la température interne. Il va de soit que ce mécanisme régulateur est d'autant moins efficace que le taux d'hygrométrie ambiant (humidité de l'air) est élevé. Voilà pourquoi les temps chauds et par surcroît humides sont particulièrement difficiles à supporter pour nos compagnons à quatre pattes.

     

    Connaitre les circonstances d'apparition
    Pour que survienne un coup de chaleur, il faut que les circonstances soient telles que les mécanismes régulateurs de la température corporelle soient saturés. Deux situations types peuvent conduire à cet état. Soit l'organisme doit faire face à une importante production de chaleur consécutive à un effort musculaire violent et il n'y parvient pas parce que la température extérieure et le taux d'hygrométrie sont trop élevés. Soit, l'organisme est soumis à une température ambiante très élevée, en dehors de tout effort, et ses capacités de régulation thermique sont dépassées. C'est exactement ce qui se produit lorsqu'un chien est laissé dans une voiture exposée au soleil, la température peut y atteindre des grandeurs effrayantes et insoupçonnées.

    Conclusions :
    attention aux efforts par temps chauds et lourds et attention aux véhicules surchauffés, ne croyez pas que le faible courant d'air produit par deux fenêtres entrouvertes soit suffisant pour réduire la température de l'habitacle.
    Souvenez-vous que votre chien peut parfaitement mourir d'un coup de chaleur dans votre coffre alors que vous roulez toutes vitres ouvertes dans un confort relatif.

    Les conséquences de l'augmentation brutale de la température interne lors d'un coup de chaleur sont multiples. L'état de congestion cérébrale est l'élément dominant. Elle entraîne un état de choc vasoplégique où le malade "se saigne dans ses propres veines" du fait de l'augmentation brutale de la capacité du réseau veineux. On a également fréquemment des troubles importants de la coagulation sanguine. Enfin, lorsque le coup de chaleur est la conséquence d'un effort musculaire brutal, il peut y avoir destruction massive des fibres musculaires (rhabdomyolyse) et insuffisance rénale aigüe.

     

    Reconnaître le coup de chaleur
    Le premier symptôme du coup de chaleur est une augmentation de la fréquence respiratoire. Ce halètement est un phénomène réflexe qui survient dès que la température corporelle augmente. La frontière entre le simple halètement et de véritables difficultés respiratoires n'est pas évidente à décrire.
    Chaque fois que le chien semble haleter de façon inconfortable, chaque fois qu'il donne l'impression de ne pas parvenir à reprendre son souffle, il faut penser qu'il est peut-être, au bord du coup de chaleur ; surtout si les circonstances l'évoquent.

    On observe par ordre de gravité : une diminution de la vigilance puis un abattement qui peut être entrecoupé de phase d'agitation, enfin une prostration pouvant aller jusqu'à la perte de connaissance. Des convulsions peuvent apparaître : dans ce cas l'animal tombe au sol et ses membres sont animés de mouvement de "pédalage" plus ou moins violents ; il y a généralement hyper-salivation et émission d'urine.

    Ces symptômes sont les mêmes que ceux d'une crise d'épilepsie. Mis à part ces symptômes neurologiques extrêmement alarmants, on observe souvent en phase de début, l'apparition d'une ataxie, c'est-à-dire d'une démarche titubante. Ce signe précoce doit être pris au sérieux car il annonce le cortège des symptômes énumérés précédemment.

     

    Les gestes qui sauvent
    La première chose à faire lorsqu'un chien est victime d'un coup de chaleur, c'est de le refroidir pour abaisser sa température corporelle et surtout provoquer une vasoconstriction périphérique (resserrement des vaisseaux sanguins périphériques). Pour se faire, tous les moyens sont bons : douchage à l'eau froide, balnéations, mise en place d'un sac plastique rempli de glaçons sur le crâne etc....Il faut insister sur le fait que ce refroidissement doit être rapide donc brutal. Il existe à ce propos une confusion dans l'esprit des possesseurs de chiens à propos des risques d'hydrocution qui sont connus chez l'homme, lors de balnéations suite à une exposition prolongée au soleil. Ceci fait que les gens n'osent pas refroidir le chien trop rapidement, voire ils hésitent à le mouiller. Sans décrire les mécanismes exacts de l'hydrocution, on doit insiter sur le fait que lors du coup de chaleur, il n'y a aucun risque à refroidir brutalement l'animal. En pratique, si on se trouve en pleine nature, il faut porter le chien à bras jusqu'à un point d'eau. A proximité d'une maison, on demandera à utiliser un jet et, si possible, à disposer de glaçons.

    Il ne faut jamais sous-estimer les conséquences possibles d'un coup de chaleur, même en phase de début.
    L'évolution des symptômes peut surprendre par sa rapidité ; il faut donc agir de façon rapide et efficace.

     

    Le traitement médical du coup de chaleur
    Lors d'un coup de chaleur installé, le simple fait de refroidir l'animal de façon externe ne suffit pas. L'animal doit être donc admis rapidement dans une unité de soins intensifs. Le chien doit être placé sous perfusion pour contrôler son état d'hydratation. Des corticoïdes à action rapides sont utilisées à des doses très élevées par voie intraveineuse, pour lutter contre l’œdème cérébral. Le contrôle des troubles de la coagulation nécessite parfois la mise en oeuvre d'une héparinothérapie, qui justifie une surveillance hématologique pendant plusieurs jours. Les conséquences rénales de certaines formes de coup de chaleur peuvent rendre nécessaire la réalisation de dialyses qui permettent de suppléer pendant quelques jours à l'incompétence excrétoire du rein.

     





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