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"Attention au chien" un panneau qu'il faut penser à afficher
" Attention au chien "
un panneau qu’il faut penser à afficher
En vertu de l'article 1385 du Code Civil, un propriétaire de chien est responsable en cas de problème avec un tiers (morsure ou dégâts, comme des vêtements déchirés par exemple). Cela est notamment le cas si le maître n’a pas averti de la présence de son animal, s’il n’a pas apposé un panneau signalant la présence de son chien.
"Attention, je monte la garde", "Attention au chien"… autant de panneaux que l’on peut voir parfois apposés aux portails de maisons.
Si en cas de problème (comme une morsure par exemple), le maître du chien ou celui qui en a la garde pourra faire fonctionner son assurance responsabilité civile afin de dédommager la victime, il est toutefois nécessaire de pouvoir répondre à quelques obligations.
Tout d’abord, pénétrer dans une propriété ou une maison sans autorisation ne peut être considéré comme une violation de domicile que si tous les accès sont clos.
Si une personne vient sonner à la porte et que celle-ci n’est pas fermée à clef, l'article 226-4 du Code Pénal risque de ne pas être retenu. Cet article de loi est celui qui réprime le fait de s'introduire ou de se maintenir au domicile d'autrui.
Une victime, en cas de présence d’un chien, peut aussi faire jouer le manque d'avertissement éventuel de la présence d'un chien par l'affichage en façade de propriété.Quand le chien réagit à un événement inhabituel
L'article 1385 du Code Civil précise quant à lui qu’un maître ou celui qui a la garde d’un chien est responsable de tous les dégâts que peut causer l’animal domestique. En revanche, la responsabilité du maître est écartée si celui-ci parvient à prouver que son chien a réagi de façon inhabituelle et à une cause "étrangère ". Pour les dégâts, s’entendent les morsures, mais ce peut être aussi des vêtements déchirés.
Cela est valable en cas de violation de domicile, mais aussi par exemple si quelqu'un passe la main au travers de votre grillage malgré un panneau avertissant de la présence de votre chien est "attention au chien" ; le maître ne sera pas alors tenu responsable.
Le maître ne doit pas pour sa part exciter son chien afin de l’inciter à mordre ou attaquer. Si vous excitez votre chien, il en va tout autrement ; dans ce cas, votre chien sera reconnu pour une arme. Cela serait considéré comme une agression délibérée : "L'utilisation d'un animal pour tuer, blesser ou menacer est assimilée à l'usage d'une arme" selon la loi n°96647 du 22 Juillet 1996, Article 19 (complétant l'article 132-75 du Code Pénal). L'article R623-3 du Code Pénal punit en outre "l'excitation ou la non retenue d'un chien lorsqu'il attaque ou poursuit un passant".
Penser à apposer un panneau… mais pas n’importe lequel !Il semble que fréquemment, les juges se fondent sur l'absence d'un panneau ou d'une pancarte annonçant "un chien méchant" afin de retenir très strictement la responsabilité du propriétaire de l'animal.
Un panneau "Attention au chien" est préférable à un panneau "Chien méchant" ou "Chien dangereux"... Ce dernier laisse en effet supposer que le chien présente de toute évidence un caractère de dangerosité.
En résumé, il est bon d’avertir, mais malvenu de menacer
Certains maîtres choisissent le ton de l’humour pour ces panneaux, du style "Attention, je cours vite !", "Chien gentil mais chats méchants" ou bien encore "Attention je monte la garde" avec pour illustration une petite race comme un chihuahua ou un York !
Ces panneaux n’ont rien de contractuel. Ils sont vendus dans le commerce ou peuvent être confectionnés par les maîtres.Quelques cas de jurisprudence
Une décision de la Cour d'appel de Paris du 29 avril 1981 fait jurisprudence, considérant d'une manière générale que si de nombreuses pancartes préviennent de l'existence d'un chien méchant et que la victime entre quand même dans la maison, le propriétaire sera exonéré de toute responsabilité.
En revanche, si la victime est une personne invitée chez vous et qu’elle est agressée par votre chien, l'existence du panneau ne peut pas vous exonérer de toute responsabilité (décision de la Cour d'appel d'Aix-en-Provence du 9 octobre 1986).